Points de vue autour de Sierre

Sur les chemins de transhumance Nos ancêtres vivaient jadis en autarcie. Les saisons rythmaient leur calendrier. Ils ont pratiqué la transhumance entre plaine et montagne jusque dans les années 1950. Des vignes aux villages sur le coteau, aux mayens puis aux alpages, ils empruntaient les chemins pour s’occuper des cultures et du bétail. Nos anciens connaissaient donc bien la marche! Ils arpentaient des sentiers muletiers raides et sinueux pour relier les étapes de leur «remuage». Cette réalité agro-pastorale explique le découpage politique vertical des communes de la Noble et Louable Contrée.

Bifurcation Flanthey-Lens. Le trait d’union du Grand Bisse Contournant la colline du Châtelard, brûlée par le soleil, le Grand Bisse sillonne entre falaises et paysages de steppe, brûlée par le soleil. Ici, vous cheminez dans une zone moins accidentée de forêts, chênaies, épicéas et feuillus. Ce bisse de 8,6 km d’Icogne à Chermignon-d’en Bas est le trait d’union entre les localités de la Louable Contrée. Le parcours Diogne-Mollens de 6 km est plus vallonné, avec des dénivelés d’environ 175 mètres de descente pour 100 mètres de montée.

Un panorama inédit sur la Noble Contrée Quel splendide panorama! Asseyez-vous quelques instants sur le banc des Echerts pour admirer le paysage. Sous le regard des montagnes du Grand et Petit Bonvin trône le nez du Trubelstock, frontière linguistique entre le français et l’allemand. Devant, les tours d’Aminona. Plus bas, vous voyez poindre le clocher de l’église de Crételles, émergeant de la forêt. Cette église est un lieu de pèlerinage consacré à Notre-Dame des Neiges, fêtée le 5 août. Honorer la Vierge des neiges en plein été? L’explication tient d’un miracle. Au 5e siècle, le jour de la consécration d’un sanctuaire dédié à la Vierge Marie, une fine couche de neige recouvrait la colline de Rome où il avait été érigé… D’ici, vous contemplez également les forêts de la Grande Bourgeoisie de la Noble Contrée qui recouvre Randogne, Mollens, Venthône, Miège et Veyras.

Gouffre lunaire «Paysage à la fois lunaire et amazonien». C’est ainsi que Patrice Clivaz* qui, serpette à la main, ouvrit la voie au Chemin des Contrées, décrit le Boup. Ce nom signifie le trou ou le gouffre en patois. Héritage du retrait glaciaire, ce formidable cirque d’arrachement millénaire de 140 ha est constitué de schiste et de gypse gorgés d’eau. Les amoureux de la géologie y admireront des roches colorées, chamarrées qui vont du rose au bleu. Cet espace minéral se transforme en véritable forêt amazonienne lorsque la végétation démarre, au printemps. La zone est également prisée par la faune: les renards et chevreuils y côtoient des animaux plus farouches, tels les sangliers qui se délassent dans la boue et les marécages.

La renaissance du hameau Au milieu du 17e siècle, il ne restait plus que quatre âmes à Diogne. La peste était passée par là, décimant les habitants. Ce village, jadis, était important, comme en témoignait le petit château du 16e siècle, aujourd’hui disparu. Cette bâtisse, sise près de la forge, était la résidence de Barbe de Platea. Cette noble châtelaine est connue pour avoir payé la grande cloche de l’église de Lens du nom de Barbe la Joyeuse, en vendant son argenterie… Une histoire romancée dit que la cloche devait sonner à toute volée lorsque la Dame quittait son manoir de Diogne pour rejoindre la messe à Lens.

Décor bucolique à la frontière des langues La Noble Contrée s’étend de Sierre à la Plaine Morte et comprend les anciens territoires de Randogne et Mollens qui formaient deux communes distinctes, avant la fusion qui a créé la municipalité de Crans-Montana en 2017. Relier la Louable et la Noble Contrée par un tracé inédit, voilà l’aventure du «Chemin des Contrées», initiée par Patrice Clivaz et financée par l’Association des communes de Crans-Montana (ACCM). Un trait d’union et tout un symbole pour la région.

Le village béni des eaux La Louable Contrée comprend la zone du Grand Lens, jusqu’à Diogne. Puis débute la Noble Contrée qui s’étend de Bella-Lui à Sierre. Relier la  Louable et la Noble par un tracé inédit, voilà l’aventure du «Chemin des Contrées». La région vivait sous la juridiction du Grand Lens, un vaste territoire de 5’000 hectares. Un mouvement d’indépendance aboutit au partage, en 1905, en quatre communes: Lens, Icogne, Chermignon et Montana. Icogne reçut toute la vallée de la Lienne, aux ressources hydrauliques insoupçonnées à l’époque! Les avez-vous remarquées les deux impressionnantes anciennes meules de moulin trônant à l’entrée du village? Elles sont le symbole d’une richesse séculaire d’Icogne: ses eaux. Au 15e siècle déjà, de nombreux moulins et scieries prospéraient sur la rive gauche de la Lienne. Aujourd’hui, Icogne continue d’exploiter ses eaux. La fée électricité s’est penchée généreuse sur le village. Le premier aménagement électrique de mise en valeur  de la Lienne, en 1907, alimentait la ville de Sion. Cinquante ans plus tard,  fut érigé le barrage du Rawyl. Les redevances liées à ce bassin d’accumulation de 50 millions de m3 contribuent à la prospérité de la commune.